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LA ROME ANTIQUE ET SES EMPEREURS

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Rome antique

La Rome antique est à la fois la ville de Rome et l'État qu'elle fonde dans l'Antiquité. L'idée de Rome antique est inséparable de celle de la culture latine. C'est un destin extraordinaire que celui de ce regroupement de villages au VIIe siècle av. J.-C., qui parvint à dominer l'ensemble du monde méditerranéen et ouest-européen du Ier au Ve siècle par la conquête militaire et par l'assimilation des élites locales. Durant ses siècles d'existence, la civilisation romaine passe d'une monarchie à une république oligarchique puis à un empire autocratique. Sa domination sur l'Europe de l'Ouest et la région méditerranéenne a laissé d'importantes traces archéologiques et de nombreux témoignages littéraires, et elle a façonné pour toujours l'image de la civilisation occidentale.

Le tableau d'une ville progressant de manière continue ne correspond pas intégralement à la complexité des faits. Son histoire n'a pas été celle d'une croissance continue : aux progrès, de rythmes d'ailleurs très variés, ont succédé des stagnations ou parfois même des replis. Mais les Romains sont parvenus à résoudre les difficultés internes nées de la conquête sous la République en transformant leurs institutions républicaines. La fondation de l'Empire par Auguste marque le début d'une période où la conquête romaine atteint les limites du monde connu à l'époque et où la civilisation romaine, en partie influencée par les Grecs, influence durablement les régions conquises. À partir du IIIe siècle, le monde romain subit l'assaut des Barbares venus de l'Europe du Nord et de l'Asie, et pour leur résister s'est donné une structure bureaucratique et militaire, ce qui n'a pas empêché le brillant renouveau du IVe siècle ainsi que l'établissement du christianisme comme religion d'État. Après la séparation entre l'Orient et l'Occident en 395, de nouvelles invasions mettent fin à l'Empire en Occident en 476.

En proie à l'instabilité interne et aux attaques de la migration des peuples, la partie occidentale de l'Empire, comprenant l'Hispanie, la Gaule, la Bretagne, l'Afrique du Nord et l'Italie, se scinde en royaumes indépendants à la fin du Ve siècle. La partie orientale de l'Empire, gouvernée à partir de Constantinople, incluant la Grèce, l'Anatolie, la Syrie et l'Égypte, survit à cette crise, et malgré la perte de la Syrie et de l'Égypte au profit de l'empire arabo-islamique naissant, renaît et vit tout un autre millénaire, jusqu'à ce qu'elle soit finalement détruite par l'empire ottoman. Cet empire médiéval et chrétien, appelé « Empire romain » par ses habitants, mais que les historiens dénomment généralement « Empire byzantin », est à bien des égards héritier de l'Empire romain.

La civilisation romaine est souvent regroupée dans l'Antiquité classique avec la Grèce antique, une civilisation qui a inspiré une grande partie de la culture de la Rome antique. Outre le modèle de pouvoir qu'elle a créé et légué, et dont on ne compte plus les princes qui ont voulu l'imiter ou s'en sont inspirés, la Rome antique a contribué grandement à l'élaboration du droit, des constitutions et des lois, de la guerre, de l'art et la littérature, de l'architecture et la technologie et des langues dans le monde occidental, et son histoire continue d'avoir une influence majeure sur le monde d'aujourd'hui.

Premiers Romains Les premiers Romains sont organisés en divisions héréditaires appelées gentes ou « clans ». Pendant longtemps, ce genre de divisions est familier de la majorité des Indo-Européens. Chaque clan se compose d’un agrégat de famille vivant sous la tutelle d’un patriarche, appelé pater (mot latin pour « père »). Chaque gens constitue une unité qui s’autogouverne et chaque membre d’une gens particulière partage les mêmes droits et les mêmes responsabilités que les autres membres. Chacun des clans se gouverne lui-même de façon démocratique (chaque membre peut voter) ou aristocratique (un groupe d’anciens gère les problèmes). Bien avant la date traditionnelle de la fondation de Rome, une communauté s’est fusionnée en confédération, la ville d’Albe-la-Longue (Alba Longa) constituant son point de rassemblement. Néanmoins, après un certain temps, le siège de cette confédération se déplace à Rome.

Fondation de l'Urbs (la Ville) (753 av. J.-C.)

Article détaillé : Fondation de Rome.

La ville de Rome est située au centre de la péninsule italienne, dans le sud-ouest de l'Europe et au nord du bassin méditerranéen. Le site même de la ville, avec ses sept collines et un espace marécageux au bord du Tibre, dans la plaine du Latium, est propice aux échanges commerciaux. Les premiers Romains se sont probablement installés sur la rive gauche du Tibre, à environ 20 km de l’embouchure du fleuve. Le premier village indépendant se trouve sûrement sur le Palatin. D’autres se sont formés sur le Quirinal, l’Esquilin, le Capitole et sur les collines du Caelius. Au sommet de chaque colline se tient une citadelle protégeant les habitants. Très tôt, ces villages ont procédé à un synoecisme (réunion de maisons) pour former la ville de Rome. Autour de cette période, il existe probablement des extensions vers le sud ainsi que le long de la rive gauche jusqu’à l’embouchure du Tibre.

Légendes

Énée portant Anchise, œnochoé à figures noires, vers 520-510 av. J.-C., musée du Louvre (F 118).
Les peuples dans la péninsule italienne au début de l'âge du fer :
     Ligures.     Vénètes.     Étrusques.     Picéniens.     Ombriens.      Latins.     Osques.     Messapes.     Grecs.     Sicules.

La naissance de Rome est évoquée dans des récits légendaires racontés par Virgile, Tite-Live et Denys d'Halicarnasse, entre autres. Dans L’Énéide, long poème à la gloire de l'empereur Auguste, Virgile raconte les aventures du troyen Énée, fils de Vénus. Celui-ci parvient à s'enfuir de Troie quand celle-ci est saccagée par les Achéens avec son fils Ascagne (ou Iule), un groupe de Troyens et en portant son père Anchise sur ses épaules. Après de nombreuses aventures et des amours contrariées avec Didon, la reine de Carthage, il débarque dans le Latium où il fonde la ville de Lavinium. Son fils Ascagne fonde Albe-la-Longue. Cette légende permet de donner à Jules César et son héritier Auguste une origine divine puisqu'ils se présentent comme les descendants d'Ascagne.

La louve capitoline (selon la légende, Rome est fondée par Romulus et Rémus, qui, dans leur enfance, auraient été nourris par une louve).

Après Ascagne, douze rois se succèdent à Albe. Le treizième, Numitor, est détrôné par son frère Amulius. Pour écarter tout futur rival, celui-ci fait de sa nièce, Rhéa Silvia, une vestale, c'est-à-dire une prêtresse de Vesta ayant l'obligation de rester vierge. Mais le dieu Mars tombe amoureux d'elle et de leur union naissent des jumeaux, Romulus et Rémus. La jeune vestale est emmurée vivante et ses fils sont exposés sur le Tibre (selon Denys d'Halicarnasse de nombreuses versions existent, tout aussi bien sur le viol que sur la peine infligée). Ils sont d'abord recueillis par une louve qui les allaite puis par un couple de bergers qui les élève.

Devenus adultes, ils restaurent le trône de leur grand-père Numitor et décident de fonder une nouvelle ville. Ils s'en remettent aux auspices pour savoir lequel d'entre eux régnera sur la ville, mais une dispute éclate entre les deux frères. Au cours de la bagarre, Romulus tue Rémus. Cette légende prend sa forme définitive à la fin du IVe siècle av. J.-C. Selon la tradition, la fondation de Rome remonte à 753 av. J.-C. Les Romains comptent les années à partir de la date supposée de la naissance de leur cité .

Archéologie

Les recherches archéologiques ont permis de trouver sur le mont Palatin, des cabanes de bergers datant du milieu de VIIIe siècle av. J.-C., ce qui correspond à la date légendaire de la naissance de Rome. Les vestiges trouvés montrent qu'à partir de ce moment, la cité connaît un développement continu.

Débuts de la Monarchie (VIIIe et VIIe siècles av. J.-C.)

La Monarchie peut être divisée en deux périodes. La première voit le règne des quatre premiers rois légendaires (Romulus/Titus Tatius, Numa Pompilius, Tullus Hostilius et Ancus Marcius), mettant sur pied les fondations des institutions politiques et religieuses de la ville. Celle-ci est organisée en curies, le Sénat et les comices deviennent officiels. Rome s’engage dans plusieurs guerres de conquête. C’est à cette époque que serait fondé le port d’Ostie et qu’est construit le premier pont sur le Tibre.

Familles patriciennes et leur division en curies

Articles détaillés : Patricien et Curie (Rome antique).
Dominique Ingres, Romulus, vainqueur d'Acron, porte les dépouilles opimes au temple de Jupiter Férétrien, 1812, École des Beaux Arts, Paris.

Les Romains sont divisés en trois groupes ethniques. Suivant la tradition, le premier groupe est appelé les Ramnes. Ce groupe, composé des Latins, habite les premiers villages. Le deuxième groupe est appelé les Tities et représente probablement l’élément sabin, intégré à la communauté plus large. Les origines du troisième groupe, les Luceres, restent inconnues des historiens antiques, comme c’est toujours le cas aujourd’hui. Néanmoins, ce groupe représente certainement l’élément étrusque. Les familles appartenant à l’un de ces trois groupes constituent les premières familles patriciennes. Afin d’organiser la ville, ces familles patriciennes l’ont divisée en unités appelées curies, bien que selon la légende, cette organisation soit imputée au premier roi, Romulus. Chacun des trois groupes ethniques est divisé en dix curies.

Création du Sénat, des comices et Roi de Rome

Quelques-uns des clans se gèrent de façon démocratique avec chaque membre possédant le droit de vote. D’autres se gouvernent de façon aristocratique, organisés autour d’un conseil d’anciens. Quand ces clans ont fusionné pour donner naissance à une plus large communauté, les deux méthodes ont été conservées pour gouverner.

Les premiers Romains s’expriment démocratiquement au travers d’une comitia (« assemblée » ou « comice »). Les deux principales assemblées formées sont connues sous les noms de comices curiates et de comices calates. Les comices sont l’incarnation des tendances démocratiques des premiers clans. Pour mieux respecter la forme de démocratie directe utilisée par les clans confédérés, les deux comices sont organisées de façon à refléter au mieux les divisions ethniques de la ville. Les comices sont donc organisées par curies. Les membres de chacun des trois groupes ethniques (Ramnes, Tities et Luceres) sont assignés à une curie précise, chaque groupe étant divisé en dix curies.

L’équivalent aristocratique des assemblées prend la forme d’un conseil municipal des anciens. Alors que les conseils de chaque clan se composent des anciens des familles dirigeantes du clan, le conseil municipal se compose des anciens appartenant aux clans dirigeants de la ville, conseil qui deviendra le Sénat. Celui-ci (selon la légende) se compose de 300 anciens (des patres) venant de chacun des trois groupes ethniques et constituant les premiers sénateurs romains.

Le peuple et les anciens reconnaissent la nécessité d’avoir un dirigeant politique unique, appelé le rex. Le peuple élit le roi tandis que les anciens le conseillent.

Monarchie tardive (VIe siècle av. J.-C.)

La deuxième période, plus riche en évènements que la première, voit le règne des trois derniers rois légendaires, l’importante expansion du territoire romain et le développement de la classe plébéienne avec son intégration partielle à la structure politique de la ville. Enfin, cette seconde période voit les seuls rois étrangers ayant régné sur Rome avec leurs successions basées sur l’hérédité. Les trois rois étrusques semi-légendaires entament une politique de conquête. Sans se pencher en détail sur le degré de véracité de ces légendes, il est très probable que de telles conquêtes aient bien eu lieu à la fin de la Monarchie. Il devient alors nécessaire de déterminer ce qui doit être fait des peuples conquis.

Le premier roi étrusque de Rome, Tarquin l'Ancien, succède à Ancus Marcius. Il a été suggéré que Rome a été envahie par les Étrusques, bien que cela reste improbable. La ville est située sur une position facilement défendable et son expansion rapide attire les populations de toute la région. La politique libérale de la ville constitue une opportunité pour un dirigeant compétent de gagner le trône.

Apparition de la classe plébéienne

Article détaillé : Plèbe.

Le plus souvent, les habitants dont les villes ont été conquises y demeurent. Leur vie quotidienne et leur système de gouvernement restent les mêmes, mais leurs villes perdent leur indépendance vis-à-vis de Rome. Néanmoins, un certain nombre vient à Rome. Pour acquérir un statut économique viable et légal, les nouveaux arrivants doivent accepter une dépendance envers une famille patricienne ou envers le roi (qui est lui-même un patricien) ; ils deviennent alors clients d’une famille patricienne. En fin de compte, ceux qui s’étaient attachés au roi sont libérés de leur dépendance. Ces derniers constituent alors les premiers plébéiens.

Comme Rome s’agrandit, de plus en plus de soldats sont nécessaires aux conquêtes. Les non-patriciens appartiennent à la même curie que leurs patrons. En ce temps, l’armée est organisée sur la base des curies, de sorte que les individus dépendants de familles doivent se battre. Néanmoins, quand ils sont délivrés de leur dépendance, ils quittent la curie à laquelle appartient leur patron. Ils ne sont alors plus obligés de se battre, mais ils perdent tout statut politique ou économique.

Pour faire revenir ces plébéiens dans l’armée, les patriciens ont dû faire des concessions, dont on ne connaît pas exactement la nature. Une des conséquences est que les plébéiens ont désormais le droit de posséder leurs propres terres. Devenus propriétaires terriens, ils ont maintenant tout intérêt à défendre la ville, car si elle venait à être conquise, ils perdraient toutes leurs terres. Néanmoins, il ne leur est donné aucun pouvoir politique. Tous ces éléments qui se mettent en place conduiront à la Guerre des ordres sous la République.

Réorganisation servienne de l’armée

Pour faire revenir les plébéiens dans l’armée, le roi Servius Tullius abolit l’ancien système qui organise les armées sur la base des curies et le remplace par un système basé sur la propriété terrienne. Suivant la réorganisation de Servius Tullius, deux nouvelles unités sont créées. L’armée est divisée en centuries (centuriae). De futures réorganisations seront plus efficaces en se basant sur les tribus. Les centuries se rassemblent dans une nouvelle assemblée appelée comitia centuriata (comices centuriates). À sa création, cette assemblée ne dispose d’aucun pouvoir politique ou législatif. Elle est simplement utilisée comme point de réunion de l’armée.

Des rois mythologiques

Le philologue et comparatiste Georges Dumézil voit dans la succession des premiers rois un exemple des fonctions tripartites indo-européennes: Romulus le fondateur et le pieux Numa Pompilius exercent la fonction souveraine, à la fois organisatrice et sacerdotale, Tullus Hostilius la fonction guerrière, Ancus Marcius la fonction productrice. À chaque souverain légendaire, on attribue donc une contribution particulière dans la naissance et la création des institutions romaines et dans le développement socio-politique de la cité. Des rois étrusques, Tarquin l'Ancien urbanise Rome, Servius Tullius organise la population citadine et militaire et Tarquin le Superbe, par son comportement, précipite l'instauration de la République.

La République romaine

Le mot « république » vient du latin res publica, ce qui signifie « la chose publique ». Gouverner la cité est donc une affaire publique et collective. La devise de la République est Senatus Populusque Romanus, « le Sénat et le peuple romain ». Elle symbolise l'union du Sénat romain, où siègent à l'origine les familles patriciennes, et de l'ensemble des citoyens romains. En effet, les Romains sont divisés en deux groupes, les patriciens et les plébéiens. Ces derniers forment la masse des artisans et paysans. Ils vivent en dehors de l'organisation patricienne et n'honorent aucun ancêtre particulier. Les patriciens sont souvent propriétaires de vastes domaines cultivés. Ils appartiennent à de célèbres familles, les gentes. Chaque gens a ses propres cultes dont celui des ancêtres et ses traditions. Elle comprend un nombre plus ou moins grand de clients qui doivent obéissance à leur « patron » et reçoivent en échange aide et assistance en cas de besoin.

Avènement de la République (Ve et début IVe siècles av. J.-C.)

Paragraphe détaillé : Avènement de la République romaine.

Fin des rois étrusques et instauration de la République

Vue romantique de Rome, avec le Tibre, le mur servien et le pont Sublicius, dominée par le Capitole et le temple dédié à la triade de Jupiter, Junon et Minerve.

L'histoire des débuts de la République est très obscure : en dehors des découvertes archéologiques, qui ne permettent qu'exceptionnellement une narration des évènements, on ne possède pas de sources contemporaines de cette période. On ne peut donc en écrire l'histoire qu'à partir des récits historiques qu'en donnent les Romains eux-mêmes, récits souvent imprécis, parfois contradictoires, où la légende et la réécriture à des fins politiques se mêlent au souvenir des évènements les plus anciens. Néanmoins, bien qu'il soit évident que la tradition enjolive les faits pour ne pas donner à Rome le mauvais rôle, il est aujourd'hui admis que la tradition romaine se base sur des faits historiques, même s'il est très difficile et souvent impossible de démêler le vrai du faux.

Selon les traditions, Junius Brutus, le neveu du dernier roi Tarquin le Superbe, est le fondateur légendaire de la République romaine, en 509 av. J.-C. Tarquin est renversé, car il use de ses pouvoirs pour instituer une tyrannie. Ses abus sont si extrêmes que le Sénat et le peuple de Rome voient même le concept de la monarchie comme odieux. Le Sénat perd le contrôle de l'élection des nouveaux sous la dynastie étrusque des Tarquins, et c’est cette atteinte à la souveraineté du Sénat, plutôt qu’une tyrannie intolérable, qui pousse les patriciens, plutôt que le peuple entier, à chasser le dernier roi. Tarquin le Superbe soulève des villes étrusques contre la république naissante qui les vainc. Porsenna, roi étrusque de Clusium, assiège alors Rome pour rétablir Tarquin, mais renonce devant l’obstination des Romains. Les auteurs modernes remettent en cause tous les divers évènements obscurs narrés par les historiographes romains, notamment l'épisode de Porsenna. Cependant, nombre de villes latines se défont du joug étrusque à la fin du VIe siècle av. J.-C. Le tyran se réfugie ensuite à Tusculum où il pousse son gendre Octavius Mamilius à la guerre. Allié des Latins, il mène l'ultime combat contre Rome au lac Régille où il est vaincu, puis meurt quelques années plus tard à Cumes où il fait de son hôte, le tyran Aristodème, son héritier.

Quelques légendes suggèrent que la Monarchie diffère radicalement de la République naissante. Il est plus probable qu'il y ait eu une transition plus graduelle. Il se peut qu'il y ait eu un renversement rapide de la Monarchie, mais le seul changement immédiat à ce moment-là est le remplacement du roi par une magistrature à deux têtes limitée en temps. Les autres changements se sont probablement produits plus progressivement que la tradition ne le suggère

Guerres extérieures
La République romaine au début du Ve siècle av. J.-C.

La bataille du lac Régille, ainsi que l'échec de Porsenna, marque définitivement la fin du règne des Tarquins à Rome. En 493 av. J.-C., une alliance est signée avec la Ligue latine : le fœdus Cassianum. Elle met fin à la guerre entre Romains et Latins et place Rome à égalité de pouvoir avec tous les membres de la Ligue latine réunis. Cela crée autour de Rome un rempart contre les Volsques et les Èques,puisque Rome s'allie aussi aux Herniques en 486 av. J.-C. L'histoire romaine du Ve siècle av. J.-C. est secouée de guerres contre les Volsques et les Èques ainsi que parfois les Sabins, mais Rome résiste et repousse les montagnards, leur infligeant de lourdes défaites et des trêves plus ou moins longues, malgré quelques revers.

Rome et Véies s'opposent pour des motifs économiques. Grâce à Fidènes, située en amont de Rome sur un gué du Tibre, Véies contrôle la Via Salaria et le trafic du sel dans la région. Une première guerre, privée, est menée par les Fabiens, massacrés à la bataille du Crémère. Ensuite, vers 435 av. J.-C., Rome s'empare de Fidènes une première fois, qui devient une colonie romaine, puis définitivement en 425 av. J.-C, année où une trêve de 20 ans est conclue. En 406 av. J.-C., Rome assiège Véies. La guerre et le siège durent dix ans, jusqu'en 396 av. J.-C., La ville étrusque tombe aux mains des Romains dirigés par le dictateur Camille en l'an 396 av. J.-C. Cette guerre et cette prise sont un évènement majeur dans l'histoire romaine : pour la première fois, les soldats-paysans restent dans l'armée plus d'une année entière, sans rentrer chez eux pour l'hiver, et pour la première fois, en compensation, ils reçoivent une paie tirée d'un nouvel impôt payé par les propriétaires terriens, le tributum Le territoire romain double presque de taille et Rome prend l'ascendant dans l'alliance éternelle entre égaux conclue avec la Ligue latine, dominant les autres cités. Ainsi, Rome n'a jamais été si forte et aucune cité latine ou étrusque ne semble pouvoir lui faire de l'ombre.

Mais en 390 av. J.-C., une horde gauloise, menée par Brennus, écrase l'armée romaine. Les instances religieuses et les objets sacrés sont mis en sécurité à Caere, une alliée, avant que les Gaulois ne s'emparent de Rome et assiègent le Capitole, où les derniers défenseurs résistent. Si l'on en croit les traditions, Rome est totalement mise à sac, détruite et brûlée, seul le Capitole est épargné, défendu héroïquement (épisode des oies du Capitole notamment). En réalité, il se peut qu'il ne s'agisse que d'un pillage général, les Gaulois dépouillant tout, surtout les temples, plutôt que d'une mise à sac radicale. Ce sac reste à jamais un traumatisme pour la République romaine, et il se peut donc que les traditions soient très exagérées. Le sac de Rome n'est qu'un évènement mineur dans une guerre opposant les tyrans de Syracuse, Denys l'Ancien au début du IVe siècle av. J.-C., alliés des Gaulois, aux Étrusques, qui sont visés par l'attaque gauloise, et qui subissent de graves pertes à l'instar de Rome.

Institutions primitives et lutte patriciat/plèbe

Au lendemain de la chute de la monarchie, le Sénat et surtout les deux seuls magistrats récupèrent le pouvoir suprême, et on passe d'un système monarchique à un système oligarchique. Ce changement de gouvernement ne profite qu'à une minorité, la nouvelle élite : le patriciat. De nombreux plébéiens sont très endettés, et subissent donc la loi du patriciat.

La première sécession de la plèbe a lieu en 495 av. J.-C. et la plèbe obtient la création de la magistrature du tribunat de la plèbe interdite aux patriciens, chargée de défendre son intérêt. Les tribuns de la plèbe sont inviolables. Ils peuvent s'opposer à n'importe quelle loi proposée par les autres magistrats : c'est l’intercessio. Les tribuns de la plèbe gagnent du pouvoir petit à petit. Par la Lex Publilia Voleronis, les plébéiens s’organisent par tribu , se rendant politiquement indépendants des patriciens.

Ensuite, ils réclament la mise par écrit des lois, par l'intermédiaire du projet de la Lex Terentilia, autour duquel Rome se déchire pendant une décennie, jusqu'à ce qu'une commission extraordinaire, les décemvirs, soit établie pour rédiger des lois écrites. La loi des Douze Tables est rédigée en deux fois. La seconde commission de décemvirs tente de maintenir son pouvoir absolu, mais devant la sécession de la plèbe, retirée sur le mont Sacré, ils doivent démissionner, et la loi est approuvée par le peuple romain. Selon les études modernes, le second décemvirat ne serait jamais survenu. La loi des Douze Tables constitue le premier corpus de lois romaines écrites. Leur rédaction est l'acte fondateur du droit romain, de la constitution de la République romaine et du mos maiorum.

Une série de lois est ensuite votée, par lesquelles les plébiscites promulgués par les comices tributes ont force de loi sous réserve que le Sénat les ratifie, le droit d'appel au peuple est rétabli, la sacrosainteté et l'inviolabilité des tribuns de la plèbe sont proclamées : ce sont les leges Valeriae Horatiae, ainsi que la suppression de l'interdiction de mariage entre plébéiens et patriciens : la lex Canuleia. Le Sénat, pour faire face à la demande que le consulat s'ouvre aux plébéiens, propose la création du tribunat militaire à pouvoir consulaire, ouvert à tous, et ayant presque tous les pouvoirs du consulat, exceptés ceux donnés à une nouvelle magistrature patricienne, la censure. Au début, les patriciens accaparent la nouvelle magistrature, mais petit à petit, les plébéiens sont de plus en plus nombreux à accéder au tribunat militaire à pouvoir consulaire, qui devient presque systématique, remplaçant le consulat.

En 376 av. J.-C., une série de lois est proposée pour améliorer la situation de la plèbe à Rome. Il s'agit de lois politiques, économiques et sociales, visant à partager le pouvoir suprême entre plébéiens et patriciens, à lutter contre l'accaparement par les patriciens des terres récemment annexées autour de Rome (ager publicus), et à soulager la plèbe qui est écrasée de dettes : les mesures proposées sont le rétablissement du consulat, avec obligatoirement un élu plébéien parmi les deux consuls, l'interdiction d’occuper plus de 500 jugères sur l’ager publicus et la déduction du capital des intérêts déjà payés et l'étalement du remboursement des dettes sur trois ans, ainsi que la suppression du nexum. Les trois lois, unies en une seule pour le vote, sont approuvées. Le consulat plébéien ouvre implicitement l'accès à la dictature et à la censure. Durant toute cette période, la République romaine fait face à une multitude d'ennemis, et est sans cesse en guerre contre des peuples italiques, en ayant souvent recours à l'élection d'un dictateur pour faire face aux menaces extérieures, et est plusieurs fois proche de la catastrophe, comme lors du sac de Rome en 390 av. J.-C

Rome et l'Italie au IIe siècle av. J.-C.

En 287 av. J.-C., la guerre des ordres a pris fin par les lois hortensiennes, résolvant ainsi un des grands problèmes des débuts de la République. Néanmoins, il n’y a pas de changements politiques important entre 287 et 133 av. J.-C. Les lois critiques de cette période sont toujours ratifiées par le Sénat. La fin du IIe siècle av. J.-C. voit une aggravation des problèmes financiers pour de nombreux plébéiens. En effet, les longues campagnes militaires tiennent de nombreux citoyens loin de chez eux pour se battre, sans qu’ils ne puissent plus s’occuper de leurs terres, laissées à l’abandon. Les petits fermiers font faillite et convergent alors vers Rome, grossissant les rangs des assemblées populaires, où leur statut économique leur permet, pour la plupart, de voter pour le candidat qui leur promet le meilleur avenir. Une nouvelle culture de dépendance apparaît qui favorisera la montée en puissance des meneurs les plus populaires.

L'Italie au IIe siècle av. J.-C., une mosaïque de statuts.

Durant toute la deuxième Guerre punique, hormis quelques défections dans le Sud, les territoires latins et alliés de Rome sont restés fidèles à la République, et ont très largement contribué à l'effort de guerre, tant humainement que matériellement. Cependant, la citoyenneté romaine n'est que très peu étendue et les rancœurs et motifs de révoltes s'accumulent contre le pouvoir central à Rome, aveugle. L'organisation générale de l'Italie n'a pas évolué depuis près de deux siècles, alors que le territoire romain s'étend maintenant sur une grande partie du bassin méditerranéen. Ce blocage entraînera une guerre civile terrible au début du Ier siècle av. J.-C., connue sous le nom de « guerre sociale », entre les Romains et leurs alliés.

La République se retrouve seule maître de toute une partie du bassin méditerranéen où les territoires sont florissants. La prise de la Grèce et d'une partie de l'Asie augmente l'afflux de richesse dans toute la République. Le nombre d'esclaves est démultiplié et leurs biens acquis par Rome. L'apport financier suite à toutes ces guerres et ces territoires absorbés est extrêmement important. L'esclavage devient le moteur de la société romaine après la deuxième Guerre punique, lorsque les riches Romains commencent à créer des grandes propriétés (Latifundium) dans les provinces conquises.

Rome en devenant maître de l'Italie et surtout des cités de la Grande-Grèce définitivement après la deuxième Guerre punique, renforce son hellénisme. Le grec est devenu une langue seconde, largement utilisée dans le commerce, une langue de culture aussi. Les Romains les plus riches envoient leurs enfants dans les écoles grecques. La prise de la Grèce en 146 av. J.-C. ne fait que renforcer le phénomène. L'art grec connaît une véritable renaissance au milieu du IIe siècle av. J.-C., et son influence sur l'art italique est considérable. La profonde hellénisation de l'art romain est voulue par le pays dominateur.

 

Guerres civiles et fin de la République !!

La guerre profite surtout aux riches. Les rangs des citoyens petits propriétaires se sont éclaircis, surtout pendant la deuxième Guerre punique. Il y a donc moins d'agriculteurs. Les campagnes se couvrent de vastes pâturages. Le blé importé de Sicile concurrence celui des petits producteurs latins qui, ruinés, vendent leurs terres à bas prix aux grands propriétaires et s'en vont à Rome rejoindre la plèbe urbaine. Les grandes familles se constituent ainsi d'immenses domaines, les latifundia, où sont installés des paysans non propriétaires, les colons, et de nombreux esclaves. Elles forment la nobilitas, la noblesse qui accapare les magistratures et remplit le Sénat. À côté de cette noblesse foncière, apparaît une nouvelle classe d'hommes d'affaires qui s'enrichissent dans le commerce, la banque et le crédit. Leur richesse leur permet de tenir une place importante dans l'ordre des chevaliers. La noblesse et les chevaliers s'entendent pour exploiter l'empire naissant qui est divisé en provinces. Hommes d'affaires et magistrats issus de la noblesse s'enrichissent en les pillant souvent de manière systématique[.

En ville par contre, le chômage s'accroît, la main-d’œuvre salariée est concurrencée par la masse des esclaves apportées par les conquêtes. Rome devient une ville bigarrée rassemblant, à côté des citoyens romains, des Italiques, des Grecs, des affranchis de tous horizons. Cette foule entretient une agitation constante dans la cité. À partir de 133 av. J.-C., les tensions se multiplient entre les riches et les pauvres, d'autant plus que le luxe le plus tapageur a fait son apparition à Rome. Pourtant une tentative de réforme se dessine avec les Gracques, issus d'une grande famille noble. Ils pensent qu'une réforme agraire est nécessaire pour résoudre le problème de la plèbe, mais les deux frères sont massacrés tour à tour, et leurs réformes abandonnées.

Des Germains envahissent la Gaule et écrasent à plusieurs reprises les armées romaines. Une réforme militaire profonde est entamée, en admettant, dans les rangs de l'armée, les prolétaires, c'est-à-dire les citoyens non propriétaires, qui n'avaient pas, jusque-là, accès aux légions. Une armée de pauvres et de non-citoyens succède ainsi aux armées de citoyens propriétaires terriens, mais c'est une armée de métier, prête à se dévouer à son chef et à lui ouvrir la route du pouvoir, d'autant plus si celui-ci est généreux. La nouvelle armée permet à Rome et à Marius de triompher face à deux menaces.

Après les Gracques, vient le temps des ambitieux qui luttent pour le pouvoir. Grâce à la réforme militaire et à ses victoires en Afrique et en Gaule, Marius domine la vie politique, associant les chefs du parti populaire à son pouvoir. En 91 av. J.-C., commence la guerre sociale, qui oppose le Sénat et les Italiens, qui tentent d'obtenir la citoyenneté romaine. En effet, ceux-ci, bien que faisant partie depuis longtemps de la République et bien que fournissant d'importants contingents militaires à l'armée romaine, n'ont pour la plupart pas acquis le statut de citoyens et sont toujours considérés comme des sujets. Rome réussit à endiguer la rébellion en concédant le droit de cité aux alliés qui ne s'étaient pas révoltés et ensuite à tous ceux qui déposeraient les armes. Par la suite Sylla parvient à vaincre les dernières cités irréductibles. À l'issue de la guerre sociale, les Italiens obtiennent donc le droit à la citoyenneté romaine et l'Italie est unifiée sous un seul statut juridique. Mais les problèmes subsistent. Les institutions républicaines ont du mal à fonctionner normalement. Les chevaliers et la nobilitas s'affrontent pour l'exploitation des provinces. S'ensuit les guerres civiles entre Sylla et Marius, tour à tour massacrant leurs opposants dans les rues de Rome, et finissant par la dictature de Sylla, qui opère ensuite d'importantes réformes politiques, renforçant le pouvoir des aristocrates et diminuant celui des tribuns de la plèbe. Il se retire ensuite de la vie politique.

Mais rapidement de nouvelles révoltes entraînent de nouvelles expéditions militaires favorisant ainsi l'émergence de nouveaux généraux vainqueurs qui se disputent le pouvoir. Pompée et Crassus font face aux rébellions et aux ennemis de Rome, avec succès. Pompée s'allie alors à Crassus et à Jules César en pleine ascension politique. Les trois hommes se partagent le pouvoir et forment le premier triumvirat. De 58 à 51 av. J.-C., Jules César fait la conquête de la Gaule indépendante, s'attirant ainsi prestige et richesse. Il peut alors se consacrer à son ambition suprême, la conquête du pouvoir à Rome. Il sait qu'il peut compter sur la loyauté de ses légions et de soutiens politiques à Rome. Pendant ce temps, Crassus trouve la mort contre les Parthes à Carrhes en 53 av. J.-C. Pompée profite alors de l'absence de Jules César pour être nommé consul unique par le Sénat en 52 av. J.-C. et mettre fin à l'incessante agitation politique qui secoue la ville. Fin 50, début 49 av. J.-C. la noblesse romaine confie à Pompée la mission de protéger l'Italie. César fort de troupes aguerries par 9 ans de combat en Gaule fait la conquête de l'Italie puis bat les armées de Pompée en Hispanie puis à Pharsale en 48 av. J.-C. Les derniers partisans de Pompée sont battus en Afrique en 46 av. J.-C. César reste le seul maitre de Rome après 4 ans de guerre.

César (vers 10044 av. J.-C.).

Il organise une monarchie qui ne dit pas son nom. Il est nommé par le Sénat dictateur pour 10 ans puis dictateur à vie en 44 av. J.-C. Il est « élu » consul tous les ans et est aussi censeur et porte le titre imperator, chef suprême des armées. Il détient aussi l'inviolabilité tribunicienne. Il réorganise le Sénat en l'ouvrant à des familles non romaines originaires des provinces. Il pratique une politique favorable aux pauvres : remise des dettes, lotissement des vétérans, grands travaux pour embellir Rome. Il meurt assassiné aux ides de Mars 44 av. J.-C. par un complot dirigé par Brutus et Cassius.

À l'aube de la mort de Jules César.

À la mort de Jules César, son petit neveu et fils adoptif, Octave, son lieutenant, Marc Antoine et le proconsul de la Gaule transalpine, Lépide s'entendent pour se partager le pouvoir. Ils forment le second triumvirat. Leur premier objectif est de venger la mort de leur mentor. Cassius et Brutus sont tués en 42 av. J.-C. lors de la bataille de Philippes. Après la destitution de Lépide en tant que triumvir par Octave, les deux hommes se retrouvent face à face. Le conflit est inévitable. Marc Antoine allié à Cléopâtre est battu à Actium en 31 av. J.-C. Octave poursuit alors méthodiquement la conquête de l'Orient, jusqu'en août 30 av. J.-C., lorsque Marc Antoine et Cléopâtre se suicident. Octave reste le seul maître de Rome. De plus, l'opinion publique est lasse des désordres et des guerres civiles, elle réclame un régime stable, fût-il autoritaire.

De retour dans la cité, Octave inaugure une ère nouvelle qui ne se terminera qu'avec la chute de Rome au Ve siècle.

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31/03/2011
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